dim. 09 juil.
|Lutzelbourg, Haselbourg, Hesse, Sarrebourg
« Into the winds » et Orgue et trompette
15h00 : église de Haselbourg Uriel Valadeau à l'orgue 17h30 - Hesse abbatiale ENSEMBLE INTO THE WINDS 20h30 - Église Saint Barthélemy ORGUE & TROMPETTE AUTOUR DES VITRAUX DE CHAGALL Tarifs : 15h : entrée libre 17h30 comme 20h30 : 15€ / 10€ adhérents / 2€ -18ans / placement libre
Heure et lieu
09 juil. 2023, 17:30 – 20:30
Lutzelbourg, Haselbourg, Hesse, Sarrebourg
À propos de l'événement
Réservez le concert de 15h00 en ligne (Cliquez ici)
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Réservez le concert de 20h30 en ligne (Cliquez ici)
- 15h00 : église de Haselbourg Uriel Valadeau à l'orgue (oeuvres de Scheidt et JS. Bach
- 17h30 église de Hesse Musiques & textes de l’Europe médiévale du XIIIème au XVIème siècle Par l’ensemble « INTO THE WINDS » (durée 1h00) Concert précédé à 17h par une présentation de l’église par Pascale Marcel
- 20h30 église Saint Barthélemy VITRAUX », d’après Marc Chagall Danse de la fille de Jephta (extrait des « 4 danses bibliques ») Petr Eben (1929-2007) et oeuvres de Jean-Michel Damase et Giacinto Celsi VALENTIN FRANÇOIS trompette // PHILIPP EMMANUEL GIETL orgue
Le programme d'into the winds (17h30 Eglise de Hesse).
Musiques & textes de l’Europe médiévale du XIIIème au XVIème siècle par l’ensemble « INTO THE WINDS » Concert précédé à 17h par une présentation de l’église par Pascale Marcel
France, XIIIème siècle. Dans tout le royaume, on extrait, on taille, on transporte la pierre, on l’entasse en murailles épaisses, on la sculpte, on la polit, et l’on finit par la projeter vers le ciel, toujours plus haut, en flèches qui pointent vers le ciel... Saint-Denis, Reims, Cambrai, Amiens, Beauvais, mais aussi d’innombrables chapelles, abbayes, et prieurés qui parsèment nos campagnes qui constituent une trace palpable de l’art de nos ancêtres. Ce programme se veut la « bande son » oubliée de ceux qui ont pu construire pendant trois cents ans ces édifices lumineux aux flèches ciselées et aux nombreux vitraux.
Notre voyage commence avec les lignes hypnotiques du très ancien chant de pèlerin O virgo Splendens et du motet Prenez- y garde. Depuis Provins, Thibaud de Champagne, roi troubadour, chevalier gentilhomme, appelle dans Seigneur Sachiez à la croisade pour « délivrer sa terre et son pays ». Des moines défroqués exaltent de manière épicurienne l’amour, le printemps, et le vin dans le manuscrit des « Carmina Burana » dont Tempus Transit est issu. Construit sur des formes sophistiquées entremêlées à l’images des croisées d’ogives, Quiconque veut d’amour jouïr et Alame Alarme témoignent du goût de l’élite pour la complexité qui donnera plus tard son nom à un style musical, l’Ars Subtilior.
Le programme Orgue et trompette (20h30 Eglise St Barthélemy).
- Petr EBEN (1929-2007) « Okna » 1 (bleu) & 2 (vert)
- Jean- Michel Damase, 3 prières sans paroles
- Giacinto Scelsi, Quatro pezzi per tromba sola (trompette seule)
- Petr Eben, Danse de la fille de Jephta , extrait des 4 Danses Bibliques ( Orgue seul)
- Petr Eben, « Okna » 3 (rouge) & 4 (doré)
VALENTIN FRANÇOIS trompette // PHILIPP EMMANUEL GIETL orgue
Immortalisé jadis par Pierre Cochereau aux orgues de Notre Dame de Paris et Maurice André, le genre »trompette et orgue » est devenu comme une marque déposée made in France passant sans vergogne de l’alleluia du Messie à un aria de Bach, faisant fi de toute réalité musicologique et tout simplement musicale, occultant un répertoire d’un tout autre niveau rédigé alors par des compositeurs contemporains; le français Jean-Michel Damase (1922-2013), l’italien Giacinto Scelsi (1905-1988) et le tchèque qui est au coeur de ce programme, comme son prétexte en référence à l’oeuvre de Marc Chagall, Petr Eben (1929-)2007). Trois compositeurs qui renouvellent ici pour nous un genre que l’on pouvait penser définitivement corrompu. L’événement ici est cependant l’interprétation de cette grande suite en quatre parties intitulée « Okna » du compositeur tchèque Petr Eben. Quatre mouvements, quatre vitraux qui ne sont désignés que par leur couleur. Eben conçut en 1977 le projet de cette oeuvre en contemplant les vitraux de Marc Chagall posés dans la synagogue du centre médical universitaire de Jérusalem. Et c’est avec une dédicace « en hommage au peuple juif qui toujours rêvé d’amour, d’amitié et de paix envers tous les peuples" qu’il mit en musique quatre d’entre eux avec autant d’approches musicales différentes: le chant grégorien, les mélodies hébraïques, la musique d’église orthodoxe russe et enfin l’hymnaire tchèque, toutes intégrées à son propre langage. Le dernier mouvement est peut être le plus significatif, « bâti sur une mélodie de la liturgie orthodoxe, sa couleur, or, est celle d’une fête joyeuse et solennelle… La trompette, en une longue et tendre mélodie, évoque le monde magique de l’inspiration de Chagall, superposant au choral orthodoxe le chaud velours de sa beauté judaïque teintée de mélancolie » (Susan Landale). Plus tardives, les Quatre Danses Bibliques dont est extraite « La danse de la fille de Jephté qui se lamente sur sa mort imminente » représentent de façon significative le génie de ce compositeur qui apparait comme l’un des créateurs majeurs du XXI siècle pour l’orgue, à l’égal d’un Olivier Messiaen. PETR EBEN naquit en Bohème en 1929. C’est dans la petite ville de Cesky Krumlov qu’il commença à apprendre le piano dés l’âge de six ans, passant à l’orgue trois années plus tard, "quoiqu’il lui était impossible encore d’atteindre le pédalier ». La guerre interrompt brutalement l’épanouissement du jeune musicien interné au camp de Buchenwald où il réussit à survivre. Après la guerre, Eben s’engagea résolument dans une carrière musicale à la fois d’interprète et d’improvisateur. Son mysticisme devait être mal vu par les autorités qui interdisait alors les concerts dans les églises et il fallut attendre le « Printemps de velours » pour qu’il puisse enfin s’exprimer devant alors le président du « Printemps de Prague ». Le catalogue de ses oeuvres est d’une richesse incroyable, mais depuis toujours l’orgue occupe une place de choix dans le coeur et dans l’oeuvre du musicien, même s’il ne fut jamais attaché à proprement parlé à une tribune; ce qu’explique le contexte politique…