mer. 12 juil.
|Saint Ulrich et Salle des fêtes
METAMORPHOSIS
10h30 et 16h00 St Ulrich : D’ANDAHUAYLILLAS À ISTANBUL 20h30 Salle des fêtes : Metamorphosis Le CONCERT DE L’HOSTEL DIEU - FRANCK-EMMANUEL COMTE - Violon Stefan Plewniak. Tarifs : 10h30 et 16h : entrée libre selon disponibilités 20h30 : 25€ / 15€ adhérents / 2€ -18ans / Places numérotées
Heure et lieu
12 juil. 2023, 10:30 – 20:30
Saint Ulrich et Salle des fêtes
À propos de l'événement
Réservez le concert de 11h00 en ligne (cliqyez ici)
Réservez le concert de 15h30 en ligne (cliquez ici)
Réservez le concert de 20h30 en ligne (cliquez ici)
10h30 et 16h00 St Ulrich : D’ANDAHUAYLILLAS À ISTANBUL
Pérou à Istanbul. Uriel Valadeau, Francis Chapelet, Bernard François, Ali Pinar, Fatma Zeynep Ciddi Soprano, Ayse Nil Ülgener Clavecin.
24 juillet 1923 : il y a 100 ans, le Traité de Lausanne 1923-2023. La Turquie moderne aura donc 100 ans en juillet prochain. C’est paradoxalement de l’issue de la guerre de 14/18, « la Grande Guerre » comme on disait à l’époque, alors que le démantèlement de l’Empire Ottoman comme celui des autres empires centraux était à l’ordre du jour, que devait surgir de ces recompositions territoriales la République de Turquie que nous connaissons toujours un siècle plus tard.
Ayşe Nil Ülgener clavecin Fatma Zeynep Ciddi, mezzo soprano HOMMAGE À LEYLA PINAR En partenariat avec le Concours de chant baroque d’Istanbul (Turquie) Avec la participation d’Ali Pinar
Comment Ali Pinar eût-il pu venir au festival de Sarrebourg pour y présenter à la fois les activités de « Istanbul Baroque » et la dernière lauréate de son concours de chant baroque qu’il préside, sans évoquer le nom de celle à l’origine de cette aventure aussi exceptionnelle qu’inattendue qui se poursuit toujours, nous faisant oublier que sous l’écume des jours, les fracas des nations et des frontières, des cultures, des patrimoines, des utopies se partagent au delà des clichés. C’est toute l’histoire de Leyla Pinar à laquelle cette rencontre veut rendre hommage. Cette musicienne et musicologue nous touche d’ailleurs d’autant plus que le rôle éminent qu’elle joua dans la vie culturelle de la Turquie, nous fait la rencontrer à maintes reprises dans notre univers musical. Élève de Solange Corbin et de Nadia Boulanger, on la retrouvera à Poitiers bénéficiant de l’enseignement d’Antoine Geoffroy-Dechaume, puis itinérant entre Belgique pour y travailler avec Robert Kohnen, Venise avec Kenneth Gilbert ou encore Jean-Patrice Brosse et Michel Chapuis à Saint Bertrand de Comminges. C’est en 1993 que Leyla, estimant révolu le temps des semailles, décide de regagner son pays natal, créant l’année suivante l’ensemble « Istanbul baroque » puis le festival de musique baroque d’Istanbul dont les productions spectaculaires (notamment dans le domaine lyrique) s’enchaîneront alors régulièrement. Très logiquement devait en découler à partir de 2016, le Concours de chant baroque d’Istanbul dont la mezzo soprano Fatma Zeynet Ciddi vient de remporter le premier prix de sa 5ème édition. A Istanbul, cette ville au patrimoine historique si riche, la présence d’orgues remonte à des siècles. Les empereurs byzantins les utilisaient à l’hippodrome de Sultanhamet afin de donner le départ des courses de chars. Mais c’est la seconde partie du XIXème siècle qui devait voir sa véritable floraison dans les sanctuaires catholiques de la Ville, avec de nettes influences de facture italienne. C’est en 2010 que Leyla Pinar allait consacrer un remarquable ouvrage à ce patrimoine, illustré par les belles photos d'Ercument Usluer dont la présentation par Ali Pinar lors de cette rencontre devrait passionner les personnes présentes.
20h30 Salle des fêtes : La métamorphose d’œuvres concertantes ou comment le Baroque redevient la nouvelle musique qu’il était pour ses contemporains ! « METAMORPHOSIS » Ou l'art de la métamorphose dans le style concertant...
Le XVIllème siècle ne connait pas le droit de propriété ! Mieux encore, transcrire, adapter, ou orchestrer les œuvres d'autrui est considéré comme un hommage musical. Ce processus de métamorphose est étourdissant, car non seulement, il offre une nouvelle vie à l'œuvre originale, mais il l'inscrit dans une perspective temporelle illimitée : les réappropriations sont infinies et s'adaptent à l'humeur du temps. Lorsque Avison adapte les sonates de Scarlatti pour orchestre à cordes, il leur donne un nouveau cadre en adoptant la forme du Concerto grosso ainsi qu'une nouvelle couleur. Mais lorsque Rasmussen transpose les 4 saisons de Vivaldi, dans un univers esthétique contemporain, c'est un tout nouveau espace esthético-temporel qui s'ouvre à nous. En définitive, c'est à une nouvelle écoute du répertoire baroque que nous vous invitons à travers ce projet, gageant que certaines œuvres (ainsi métamorphosées) nous parlerons autant de notre époque contemporaine que de celle de Bach.
Antonio Vivaldi (1678-1741) Concerto pour 2 violons et violoncelle RV 578a, I. Adagio e spiccato, II.Allegro (L'Estro Armonico, Amsterdam, 1711) dans l'arrangement de Pisendel (Manuscrit de Dresde
Johann Sebastian Bach (1685-1750) Concerto pour violon en ré mineur BWV 1052R Transcription de JS Bach d'après le concerto pour clavecin BWV1052 (1738)
Steve Reich. (Né en 1936) Electric Counterpoint, IIl. : Fast (New York. 1987) Arrangement de Reynier Guerrero et Franck-Emmanuel Comte
Christophe Graupner (1685-1760) Le désire, extrait de l'Ouverture GWV 445
Charles Avison (1709-1770) Concerto grosso op.6 n°3 et 5 (extraits de Concertos in Seven Parts done from the Lessons of Domenico Scarlatti. 1744) - Largo (Concerto n°5) - Vivace (Concerto n°3 / d'après la Sonate pour clavecin K.38 de D. Scarlatti) - Allegro spirituoso (Concerto n°3 / d'après la Sonate pour clavecin K.37 de D. Scarlatti)
Antonio Vivaldi (1678-1741) Concerto n°10 pour 4 violons RV 480 (L'Estro armonico, Amsterdam, 1711)
Karl Aage Rasmussen (né en 1947) The Four Seasons, d'après Antonio Vivaldi, III. Presto (Il cimento dell'amornico e dell'invenzione, Amsterdam, 1725) Stefan Plewniak violon solo, Violons: Reynier Guerrero, Florian Verhaegen, Véronique Bouilloux, Sayaka Shinoda, André Costa Altos: Aurélie Métivier, Myriam Cambreling Violoncelles: Aude Walker-Viry, Clara Fellmann Contrebasse: Nicolas Janot. Théorbe & guitare: Nicolas Muzy Clavecin et direction: Franck-Emmanuel Comte
METAMORPHOSIS: POURQUOI ? Au 18ème siècle, les œuvres concertantes pour violon, l'instrument virtuose par excellence, adoptent une écriture idiomatique et de plus en plus exigeante. Mais dans l'œuvre de Vivaldi et Bach, elles conservent un bel équilibre entre invention mélodique, art du contrepoint et virtuosité, sans jamais tomber dans un excès de cabotinage, qui sera, hélas, la marque des œuvres de la fin du 18ème siècle. Au-delà de la mise en valeur du ou des solistes, c'est surtout l'art de la rhétorique qui prévaut dans ce répertoire. A l'image du siècle des lumières où l'on recherche avant tout un équilibre entre expression individuelle et règles de vie collective, le concerto pour violon de ces grands maitres x comme un dialogue mutuellement enrichissant entre un individu et un collectif. Mais au-delà de la rhétorique concertante qui émanent de ce répertoire, c'est plus encore les multiples métamorphoses nées de la créativité et de l'admiration mutuelle des compositeurs que nous souhaitons mettre en lumière dans ce projet. À une époque où l'emprunt musical étaient considéré comme une marque de respect, les œuvres les plus appréciées subissaient ainsi de multiples transcriptions ou arrangements, ce qui contribuait à leur donner de nouvelles couleurs ainsi qu'une notoriété nouvelle. Nous découvrirons ainsi comment Pisendel réinventait Vivaldi (son ami), comment Avison rendait hommage à Scarlatti ou comment Bach se parodiait lui-même. Un passage par le 21ème siècle où nous écouteront l'hommage de Jenkins à Corelli conclura notre programme. Au-delà du rapport entre la création initiale de l'œuvre et de sa réappropriation, ce projet est aussi un outil majeur de développement musical pour le Concert de l'Hostel Dieu. Collectif soudé et efficient, l'ensemble est constitué d'instrumentistes qui, bien que de nationalités et de générations différentes, sont tous d'anciens élèves du CNSMD de Lyon, et plus particulièrement de la classe de violon baroque d'Odile Edouard. Ils ont ainsi acquis au cours de leurs études tout d'abord, puis dans l'exercice de leur métier au sein du Concert de l'Hostel Dieu, des réflexes musicaux communs et partagent une exigence particulière dans la démarche interprétative. Accueillir un soliste charismatique et créatif tel que Stefan Plewniak contribuera à dynamiser le fonctionnement de l'ensemble, à élargir son champ d'inspiration et à approfondir sa maitrise du style concertant. Un projet inspirant que nous avons pris le temps de travailler en détail lors d'une résidence artistique dans la ville de Chatillon-sur-Seine puis en concert à Saint-Donat et Lyon.
Franck-Emmanuel Comte Le Concert de l'Hostel Dieu fut créé à Lyon en 1992 par Franck-Emmanuel Comte , dédiant l’essentiel de son activité au répertoire baroque qu’il aborde dans des perspectives sensibles et dynamiques, tout en privilégiant systématiquement une approche historique et philologique. Il naquit en décembre 1992 à l’initiative de Franck-Emmanuel Comte, alors étudiant au CNSMD de Lyon. Avec le soutien de médecins de l’Hostile Dieu, institution médicale lyonnaise multi-séculaire, l’ensemble anime de 1992 à 1994 deux saisons de concerts dans les bâtiments du Grand Hôtel-Dieu (chapelle, cours, réfectoire) créant ainsi un lien fidèle avec le public lyonnais ainsi qu'avec les collectivités locales qui, assez rapidement, apportèrent leur soutien. En 1994, l’ensemble quitte les bâtiments de l’institution médicale, qui amorcera ensuite une belle mue architecturale et fonctionnelle. Se produisant dans diverses salles ou églises de la métropole lyonnaise, il développe une saison « hors les murs », d'abord en autoproduction, puis en partenariat avec différentes institutions culturelles du territoire. Toujours basé à Lyon, il défend tout particulièrement l'originalité et la spécificité des manuscrits baroques conservés dans les bibliothèques de la région et réalise ainsi diverses restitutions, éditions et enregistrements d’œuvres inédites, riches des liens privilégiés que Lyon entretenait avec l'Italie. En parallèle, Le Concert de l'Hostel Dieu crée de nombreux projets métissés ou interdisciplinaires qui signale l'ensemble lyonnais comme un des orchestres les plus innovants et créatifs de l'hexagone.